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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 23:06

Après une période d’évangélisation, le marché de la géolocalisation entre dans une phase d’industrialisation. Le taux d’équipement des poids lourds, VUL et VP explose, les prix partent à la baisse et, après les TPE et les PME, les grands comptes commencent à s’équiper. Et pour accéder à cet eldorado, la concurrence ne cesse de se renforcer.

Le marché de la géolocalisation est à la veille d’un bouleversement sans précédent. C’est tout du moins l’analyse de Marc Verdet, président de Traqueur et de sa filiale Fleet Technology. « L’écotaxe vise à faire payer l’usage des nationales et des départementales à tous les poids lourds, explique-t-il. Pour calculer cette taxe, 800 000 boîtiers vont équiper la flotte de camions d’ici à juillet 2013. Pour nos métiers et quel que soit le type de véhicule, cet événement va avoir une influence considérable sur les coûts des boîtiers et des installations. »

Avec les volumes réalisés, les fabricants de boîtiers vont renforcer leur capacité de production. L’industrialisation du marché va faire diminuer les prix des équipements destinés aux poids lourds comme aux utilitaires légers et aux voitures particulières. La même logique s’applique à l’installation des boîtiers : avec l’industrialisation des processus, cette prestation va voir ses coûts reculer.

L’écotaxe va doper la demande en géolocalisation

Fleet Technology a d’ailleurs signé en début d’année un partenariat avec Axxès, spécialiste du télépéage. La filiale de Traqueur propose désormais un bouquet de services de gestion de flotte à distance en recourant au boîtier installé par Axxès pour permettre aux transporteurs de s’acquitter du télépéage et de l’écotaxe.

Traqueur revendique aujourd’hui 200 000 véhicules équipés. Les deux tiers bénéficient des solutions de protection contre le vol de Traqueur alors que le dernier tiers est mobilisé à travers les services de gestion à distance de Fleet Technology. « Cette ventilation devrait évoluer en 2013 avec 50 % pour chacune des deux activités », précise Marc Verdet.
Autre nouveauté marquante, Fleet Technology a lancé fin 2011 une offre de géolocalisation « low cost ». Baptisée GéoFirst, elle intègre des fonctionnalités simplifiées à partir desquelles le gestionnaire obtient les informations clés nécessaire à sa mission : localisation en temps réel, consultation des historiques de trajet, module d’export des données vers Excel et en PDF. Prix : 50 centimes d’euros par jour et par véhicule, soit un loyer annuel de 179 euros HT. « Nous avons identifié un besoin de géolocalisation simple de la part des TPE et PME ; elles représentent un marché potentiel dépassant les 2,5 millions de sociétés en France, soit environ 97 % des entreprises », analyse Marc Verdet.

Des outils pour les TPE, les PME et les grands comptes

Parallèlement, la suite e-manager continue de répondre aux besoins des entreprises de taille intermédiaire et des grands comptes. Selon Marc Verdet, sur ces segments, la capacité à remonter les informations du bus CAN des véhicules a constitué l’une des grandes nouveautés de 2012 dont les effets vont se poursuivre en 2013 : « Les grandes entreprises peuvent maîtriser leurs consommations de carburant grâce à une sensibilisation à l’éco-conduite qui s’appuie sur des informations précises concernant le comportement des conducteurs. » Et l’éco-conduite amène à une conduite plus sûre, limite les accidents et donc optimise le budget d’assurance.

« L’année 2012 a été marquée par l’intérêt grandissant de flottes de taille importante dont les volumes excèdent 250 véhicules. Les grands comptes commencent à passer à l’acte et cela continuera à se ressentir en 2013 sur les volumes. » Éric Hubert, directeur de la filiale française de TomTom Business Solutions, a le sourire. À l’échelle internationale, fin 2012, le groupe néerlandais a atteint les 240 000 véhicules équipés. De plus, avec les filiales italienne et espagnole, la structure française enregistre la progression la plus importante.

« Nous avons un produit anti-crise, argumente Éric Hubert. Le retour sur investissement est rapide et les entreprises toujours plus nombreuses à en prendre conscience. »

TomTom poursuit sa conquête de l’Hexagone

Et celles qui y ont goûté ne reviennent pas en arrière : TomTom Business Solutions enregistre un taux de renouvellement de 95 %. Parallèlement, en 2012, la division française a doublé le nombre de revendeurs pour atteindre aujourd’hui un total de vingt distributeurs et installateurs en France.

Autre élément marquant en ce début d’année, TomTom Business Solutions a obtenu la certification ISO 27001 pour Webfleet, ses centres de données, ses infrastructures, son centre de recherche & développement et l’organisation de son service qualité. « C’est une première sur le marché de la télématique », se félicite Éric Hubert.

Allier gestion de flotte et géolocalisation

Toujours en janvier dernier, le spécialiste a lancé Webfleet Logbook, une application avec laquelle le conducteur précise sur son smartphone si ses trajets se font à titre privé, professionnel ou s’il s’agit d’un trajet du domicile au travail. Les informations se synchronisent avec le boîtier TomTom Link qui transmet les données à l’application de gestion de flottes TomTom Webfleet. Avec cette fonctionnalité, l’entreprise réduit les coûts de la gestion administrative des frais kilométriques, avec en outre des informations fiables et pertinentes pour les déclarations à l’administration fiscale.

La géolocalisation s’appuie sur des technologies en perpétuelle évolution et les investissements en R&D occupent une place prépondérante dans la stratégie des différents acteurs. Les solutions proposées bénéficient en continu d’améliorations et d’innovations. Filiale de France Télécom-Orange dédiée aux entreprises, Orange Business Services ne déroge pas à la règle. En novembre 2012, l’opérateur historique a annoncé le lancement de trois services et d’une évolution inédite.

Une offre portée par l’innovation technologique

Première innovation, Fleet Performance Eco-Driving se présente comme une solution d’éco-conduite pour aider à maîtriser les coûts de fonctionnement (carburant, pneus, entretien, etc.), à restreindre les émissions de CO2 et les frais d’assurance. Depuis un portail internet dédié, les gestionnaires de flotte, dirigeants d’entreprise et directeurs commerciaux peuvent suivre les consommations et les distances parcourues par véhicule ou entité (avec ou sans géolocalisation), analyser la conduite de chaque utilisateur selon des critères économiques, environnementaux et sécuritaires.

Consommation, type de routes empruntées, freinage, virage brusque, accélération vive et autres paramètres sont enregistrés, transmis et organisés pour obtenir un reporting complet sur la conduite des véhicules équipés. Pour renforcer l’efficacité du dispositif, Orange Business Services a noué un partenariat avec Mobigreen, filiale de La Poste spécialisée dans les formations à l’éco-conduite.

Deuxième nouveauté, Fleet Performance Fuel Monitoring suit la consommation de carburant et envoie des alertes en temps réel en fonction de critères prédéfinis. Orange Business Services a aussi développé une application mobile de sa solution de gestion de flotte à distance. Accessible sur smartphone (iPhone, Android, BlackBerry) et sur tout type de tablette, Fleet Performance 4 Mobile offre une vue synthétique et en temps réel de l’ensemble des véhicules. Enfin, l’opérateur historique propose des rapports personnalisables selon le profil de chaque entreprise et ses spécificités.

Aujourd’hui, Orange Business Services revendique 50 000 véhicules équipés, soit une hausse de 20 % en 2012 par rapport à 2011. « En période de crise, explique Olivier Feneyrol, directeur de l’unité d’affaires fleet management, les entreprises cherchent à faire des économies. Nos solutions répondent à cette volonté. »

Orange emploie sa propre solution pour sa flotte

Orange Business Services a aussi convaincu la direction générale d’Orange de la pertinence de ses solutions pour sa propre flotte. Les 23 000 véhicules du groupe vont être équipés de solutions de gestion et de suivi à distance développées par son unité fleet management.

Comme ses confrères, Orange Business Services constate un intérêt renforcé de la part des grandes entreprises. Le taux d’équipement devrait s’en ressentir en 2013, les discussions et les déploiements prenant plus de temps dans les grandes structures que dans les TPE et les PME.

« Les freins sociaux propres aux grands groupes sont levés car leurs projets excluent la géolocalisation et intègrent un suivi d’éco-conduite, observe Olivier Feneyrol. Parallèlement, ces groupes veulent contrôler l’ensemble des coûts de leurs flottes, dont le carburant, et l’ensemble des composantes du TCO. »

Les grands comptes tirent les ventes

Les chiffres de Masternaut confirment également une accélération dans le développement du marché. « Nous avons connu une forte croissance en 2012, note Marc Trollet, directeur général de Masternaut France, un acteur actif sur l’ensemble des segments et pour des flottes mixtes. Sur le territoire hexagonal, la flotte équipée par nos soins a crû de 25 %, soit davantage que le marché, pour atteindre 100 000 véhicules en fin d’année. » Là encore, la crise et la pression accrue sur les coûts ont convaincu les entreprises de s’équiper et l’intérêt des grandes structures dope le marché.

Pour Masternaut, les fonctionnalités liées à l’éco-conduite convainquent de fait toujours plus d’entreprises et, notamment, les grands comptes. « Elles constituent un déclencheur d’achat, constate Marc Trollet. La perception de nos solutions change radicalement. Il n’est plus question de fliquer les collaborateurs, mais de promouvoir des pratiques vertueuses, de réduire les coûts indirects et d’améliorer l’efficience globale de l’entreprise. »

Un marché en voie de massification

Et Marc Trollet confirme les constats faits par ses homologues : avec l’arrivée de l’écotaxe pour les poids lourds et l’équipement des flottes de véhicules légers, le marché se situe à la veille de profonds bouleversements. « En 2013, avec la massification du marché, nous atteindrons des coûts proches du seuil le plus bas. Nous connaissons la même évolution que dans la téléphonie ou l’ADSL. Grâce à ces baisses, nos solutions vont intéresser de nouveaux secteurs d’activité », anticipe Marc Trollet.

En 2013, Masternaut table sur une progression de plus de 50 % et vise une augmentation de 40 % de la flotte installée en France, de 100 % en Allemagne et de 40 % au Royaume-Uni. Implanté dans 32 pays, Masternaut revendique 250 000 véhicules équipés dont les deux tiers issus de PME et un tiers de grands comptes, avec plus de quinze flottes comptant plus de 2 000 véhicules.

Autre acteur, Nomadic Solutions commercialise ses boîtiers et applications par l’intermédiaire d’un réseau de partenaires. Aujourd’hui, ce spécialiste revendique 60 000 véhicules ou engins équipés. En novembre dernier, Nomadic Solutions a mis sur le marché une nouvelle balise GPS/GPRS. : NSUGO se présente comme un outil plug and play.

La télématique avec ou sans géolocalisation

Elle peut être démontée d’un véhicule et remontée sur un autre en un clin d’œil. Elle se branche sur la prise diagnostic OBDII (On Board Diagnostic), collecte et transmet les données de géolocalisation au fil de l’eau vers un serveur distant.

Nomadic étend aussi l’utilisation de l’EcoGyzer, son boîtier dédié au stockage de fichiers où apparaissent les comportements de conduite et les consommations. Désormais, sous le nom de LocGyzer, ce boîtier stocke les kilomètres parcourus et l’itinéraire emprunté. Les véhicules ne sont pas géolocalisés puisque les données sont restituées a posteriori à des fréquences paramétrables.

De son côté, après avoir lancé GéoPro, ses solutions développées spécifiquement pour les besoins de dix secteurs d’activité, Ocean a intégré le programme PM’up de la région Île-de-France. Ce dispositif permet aux lauréats de bénéficier d’un accompagnement sur trois ans dans la mise en œuvre d’un plan de développement ambitieux et responsable. PM’up distingue les entreprises franciliennes les plus prometteuses et porteuses de projets de développement.

En attendant l’arrivée des constructeurs

En pleine croissance, le marché de la géolocalisation attise les convoitises. Selon Marc Trollet, de Masternaut, 100 % des véhicules seront connectés à terme. Dans cette perspective, il paraîtrait logique que les constructeurs automobiles s’intéressent aux services de gestion de flotte et développent leurs propres solutions. Mais la réalité est plus complexe. « Les constructeurs n’ont pas le savoir-faire pour commercialiser des services, avance Marc Trollet. Il est difficile de motiver un commercial sur la vente d’un service à 20 euros mensuels. Il est davantage attentif à celle d’un véhicule à plusieurs dizaines de milliers d’euros. »

Autre difficulté pour les constructeurs, leurs systèmes et services ne serviraient à gérer que leurs propres véhicules. Or, les entreprises ne peuvent référencer autant de systèmes propriétaires qu’elles ont de marques dans leurs flottes. « L’e-Call ne va pas faire émerger de standards télématiques, mais obliger les constructeurs à équiper leurs véhicules de boîtiers. Le service d’appel d’urgence ne génère pas de revenus. Nous menons une réflexion avec certains constructeurs pour rentabiliser les boîtiers avec le développement de services télématiques », analyse Olivier Feneyrol. Le responsable d’Orange Business Services évoque ici le système d’appel d’urgence dans les voitures que l’Union européenne veut rendre obligatoire en 2015. En coulisse, chacun des spécialistes de la géolocalisation tentent de se rapprocher des constructeurs. Alors que le marché est en passe d’exploser, les grandes manœuvres ont d’ores et déjà commencé.

Flotauto le 24/05/2013

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 09:42

Quelques mois après sa prise de fonction à la tête d’une nouvelle division automobile de Salesforce, nous avons rencontré Patrick Pélata, ancien numéro 2 de Renault qui nous explique les implications de la "révolution client" qu’apporteront ces outils dans l’automobile.

Les bouleversements induits par le développement des réseaux sociaux (4,5 milliards d’utilisateurs) et des applications mobiles obligent les entreprises à repenser entièrement leur relation client, ont expliqué les dirigeants de Salesforce lors de leur rendez-vous annuel ce jeudi 23 mai à Paris, témoignages clients à l’appui. "L’automobile doit affronter deux grands défis pour lesquels elle n’est pas organisée : les médias sociaux et la voiture connectée. Cela va changer beaucoup de choses et ce n’est que le début. Cette révolution des médias sociaux fera la différence entre les très bons, les bons et ceux qui rateront la marche", a résumé Patrick Pélata, chief automotive officer de Salesforce.
Depuis sa création en 1999, le développement fulgurant de cette entreprise qui a "inventé le Cloud" (terme qui désigne la localisation des logiciels mis à jour en permanence sur des plateformes partagées, en opposition à la "sédentarisation" des applications) est un des signes de la pertinence de ses solutions. L’an dernier elle a réalisé un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, emploie 10 000 personnes et gère 78 milliards de transactions par trimestre. Les performances de ses clients en sont un autre et elles étaient nombreuses à venir témoigner ce jeudi devant un parterre de 6 000 clients ou prospects.

Outil collaboratif
L’automobile est pour Salesforce un nouveau champ de conquête pour plusieurs raisons et notamment la globalisation "qui met à rude épreuve les organisations", explique Patrick Pélata.
"L’organisation en fonctions, projets, régions devient très compliquée. La réponse ce sont les outils collaboratifs qui font fonctionner l’entreprise beaucoup plus à plat. Cela fait peur à des organisations très hiérarchiques, mais le contrôle du fonctionnement de milliers de gens coûte cher et le plus important est de définir ce qui est prioritaire", explique Patrick Pélata. C’est d’ailleurs, la recherche de solutions pour Renault qui l’avait amené il y a 2 ans à rencontrer Salesforce d’abord en tant que client.
Dans la gamme des produits de l’entreprise, cet outil collaboratif baptisé Chatter est un réseau social d’entreprise, qui permet, par exemple, de gérer des projets avec partage de documents dans un système intégré avec les autres applications de l’entreprise. Pernod Ricard, classé par Forbes dans l’édition 2012 comme l'entreprise française la plus innovante (Salesforce, elle-même occupe la première place de ce classement depuis 2 ans) est un des utilisateurs de Chatter. Des entreprises telles que Nestlé ou Dell l’utilisent également. En mobilisant l'intelligeance collective au sein de l'entreprise cet outil transforme le management.
"Toyota travaille beaucoup ce sujet et nous espérons que cela va bientôt déboucher", nous a dit Patrick Pélata.

Devenir une "Customer Company"
Mais c’est surtout dans le domaine de la relation client que Salesforce promet la révolution et engage les entreprises à devenir des "Customer Company".
"Il existe trente points de contact entre la marque et son client. Sa perception est le résultat de tous ces points qui sont habituellement gérés en silo. Du point de vue de l’entreprise, la cohérence de la marque n’est pas au top ; du point de vue du client, l’expérience est fragmentée", explique Patrick Pélata. "Il suffit qu’un client change de concessionnaire pour que même s’il reste client de la marque on l’oublie. Les clients vont l’accepter de moins en moins. Il faut unifier ces points de contact", souligne-t-il.
A cela, s’ajoute une baisse de l’impact de la publicité, voie privilégiée de communication des marques, et notamment dans l’automobile. "Depuis 30 ans, la publicité avait écrasé le bouche à oreille. Avec les media sociaux, le rapport s’est inversé", note-t-il.

Dans les produits de Salesforce, les données clients sont centralisées sur une base de données unique, accessible par l’ensemble de l’entreprise et même de ses partenaires (réseaux, par exemple) sur des applications elles-mêmes utilisables depuis tous les supports (ordinateurs, mobiles, tablettes). Les données clients sont par ailleurs alimentées par les différents média sociaux sur lesquels le client s’exprime (twiter, Facebook, Linkedin, Viadeo, etc). "La valeur du temps est fondamentale dans le service, vous ne faites pas la même offre à un retraité ou une personne active. Ce que l’on cherche est d’amener l’info clé pour avoir la bonne action vis-à-vis du client. Sur chaque point de contact nous amenons l’action appropriée, pertinente pour le client et pour la marque," explique Patrick Pélata.
Si les solutions actuelles de Salesforce ne permettent pas encore de définir concrètement ce que sera la "voiture connectée" de demain, les outils de base sont là. Ils permettent aux constructeurs de concevoir leurs propres solutions, avec par exemple, l’utilisation des informations clients pour lui faire des offres commerciales directement sur des applications mobiles, diffuser dans le véhicule des publicités ciblées (ce qui existe aux Etats-Unis avec les radios sur Internet), gérer la prise de rendez-vous en atelier directement depuis le véhicule, ect.
Tesla, utilise ces solutions, par exemple pour gérer les rappels en adaptant le délai de la prise de rendez-vous à l’usage du véhicule.
Ce croisement d’informations entre le produit et le client "cela existe dans d’autres industrie, mais personne n’a aujourd’hui l’ensemble complet dans l’automobile", note Patrick Pélata qui pendant 4 mois a fait le tour de toutes les grandes entreprises de l'écosystème automobile (constructeurs, loueurs, société de service). Salesforce compte bien prendre place sur ce secteur rapidement. "Nous avons des projets en cours ou des discussions à haut niveau avec 8 des 12 premiers constructeurs mondiaux", nous a dit Patrick Pélata.
Mais si elle révolutionne la relation client, l’arrivée de ces solutions qui permettent à la marque de la piloter conduira également à une redéfinition complète de la place des réseaux. Un changement qui s’annonce pour bientôt dans l’automobile avec, par exemple, depuis quelques semaines le lancement par Renault avec Salesforce d’une expérience pilote au Brésil.

Autoactu 23/5/2013

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 09:11
Jean-Luc Gérard, président de la Csiam ne voit pas de signes de ralentissement de la baisse du marché automobile

Pour le président de la Csiam, le marché automobile pourrait descendre en dessous de 1,8 million d’unités cette année.

"La crise que nous n’avons pas eu en 2008, nous l’avons aujourd’hui", constate Jean-Luc Gérard, président de la Csiam, l'organisation qui représente les constructeurs étrangers.
"Les tendances des commandes des deux premiers mois ne sont pas bonnes et l’activité reste basse en mars qui est traditionnellement un mois fort en commandes. Si nous avons 1,8 million de véhicules en VP ce serait bien mais je pense que nous serons en dessous", a expliqué Jean-Luc Gérard, lors d’une rencontre avec des journalistes. "Je ne vois pas ce qui pourrait faire que le second semestre soit meilleur", a-t-il dit.
La baisse des ventes aux particuliers, "tombée pour la première fois à 50% du marché" alors même que l’offre produit est dynamique est "très préoccupante", estime Jean-Luc Gérard.
"Nous sentons un tassement très fort de la demande malgré l’effet d’offres et des catalogues produits des constructeurs qui n’ont jamais été autant garnis." Une demande que même les offres commerciales ne parviennent pas à animer : "nous n’avons pas coupé les moyens commerciaux et nous ne vendons pas les véhicules au prix tarif. Sur le segment des petites voitures, il faut faire au moins 12% et les remises peuvent monter jusqu’à 20%", ajoute-t-il.
Ce cumul baisse de volume, baisse des prix est de plus couplé à une baisse de la demande en après-vente qui va peser sur les réseaux en 2013. "La demande sur la réparation automobile a chuté considérablement. Les gens consomment moins de service et nous aurons du mal à conserver un modèle de distribution avec une forte capillarité", estime Jean-Luc Gérard.
"Le modèle économique qui tenait pour une bonne part sur l’absorption des frais fixes par l’après-vente ne fonctionne plus", analyse le président de la Csiam qui estime inévitable une restructuration des réseaux. Celle-ci devrait se traduire cette année par des mesures de réduction de personnel notamment dans l’après-vente et la réduction du nombre de points de vente dans les réseaux primaires et secondaires.
Comment relancer le marché ? "Il faudrait une relance de la demande avec des aides gouvernementales, mais nous y croyons assez peu", a dit Jean-Luc Gérard. Pour autant, il estime qu’une "prime graduelle" pour la reprise de véhicules très anciens sur l’idée d’une prime de conversion pour les véhicules Diesel anciens, évoquée par le gouvernement au début du mois, pourrait être une piste.
La Csiam plaide également pour une révision de la fiscalité et soutient notamment auprès des Pouvoirs publics la suppression du plafonnement de l’amortissement pour les véhicules de sociétés.

 

Autoactu.com le 25/03/2013

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 12:47
"Nous devons revenir à une part de marché de 1% d’ici 2016"

Après une traversée du désert, Mazda dispose cette année de nouveaux produits, CX-5 et Mazda 6, qui doivent lui permettre de se relancer et de redynamiser son réseau de distribution, avant l'extension du plan produit à 6 ou 7 autres nouveautés d'ici 2016, comme l'explique Philippe Geffroy, président de Mazda France.

Autoactu.com : L’année 2013 doit marquer le renouveau de Mazda en France, avec deux nouveautés majeures, CX-5 et Mazda 6. Mais dans quel état est aujourd’hui votre réseau de distribution avec plusieurs années de vache maigre ?
Philippe Geffroy
: En quelques années, les ventes de la marque sont tombées de 15 000 unités à 5 300 l’année dernière. Cette baisse de volume, liée à un manque de nouveautés produits et à la crise, s’est traduite par un désengagement de nombreux concessionnaires, qui par ailleurs étaient sollicités par d’autres marques plus porteuses. Ainsi, en 18 mois une vingtaine de sites ont été fermés et le réseau ne compte plus aujourd’hui que 118 points de vente.
Nous avons aussi incité nos concessionnaires multisites à transformer leurs points de vente annexes en réparateur agréé pour réduire leurs coûts. Certains répartissent aussi leur coût de structure sur plusieurs marques. C’est le cas de Georges Legrand qui envisage d’intégrer Suzuki au site exclusif qu’il nous a consacré sur Rennes. L’arrivée de deux nouveautés cette année nous permet de commencer à redéployer la marque, avec une dizaine de nominations sur des territoires abandonnés, Lyon sud, Lille, Tours par exemple, et prochainement La Rochelle, avec des structures mieux adaptées au volume actuel. Nous avons encore de nombreux open-points, notamment dans l’Ouest parisien.

AA : Quelle a été la rentabilité de votre réseau en 2012 et à quel niveau se situe le point mort d’une concession ?
PG
: En 2012, le réseau a perdu de l’argent, -0,5% en moyenne, avec des concessionnaires exclusifs à +0,3%, grâce aux performances exceptionnelles de certains d’entre eux, à Metz ou à Gex, par exemple.
Globalement, nous estimons qu’il faudrait des volumes minimum de 100 VN par point de vente exclusif et un peu moins pour les sites multimarques. Toutefois, cette année, avec un mix qui sera composé à plus de 50% par CX-5 et Mazda 6, le prix moyen et les marges vont nettement s’améliorer et les volumes n’auront pas forcément besoin d’être élevé. Toutefois, chaque cas est unique. Notre excellent concessionnaire de Metz, Philippe Blanquier, premier de France avec un volume de 200 VN, a souhaité ouvrir un autre site exclusif à Thionville, chose que nous aurions déconseillé à tout autre concessionnaire.

AA : Quelles sont vos ambitions commerciales pour cette année ?
PG
: Nous tablons sur un volume de 7 000 immatriculations, dont 3 000 CX-5 et 1 800 Mazda 6. Cela peut paraître élevé dans le contexte actuel mais il faut savoir que nous avions un portefeuille de commandes à fin 2012 de 1 000 CX-5 que nous livrerons cette année. A fin février, nous sommes la marque qui progresse le plus sur le marché et à mi-mars nous sommes à +30% d’immatriculations et +22% de prises de commandes.
Nous avons été confrontés à de gros problèmes de délais sur CX-5, avec 9 mois d’attente en novembre qui sont ramenés aujourd’hui à 4 mois. Alors que la demande au Japon porte habituellement sur les motorisations essence ou hybride, notre moteur Diesel, particulièrement performant, y remporte un franc succès, ce qui a créé ces problèmes de disponibilités. Aujourd’hui, les capacités de production mondiales ont été augmentées à 240 000 unités, contre 160 000 auparavant.

AA : Disposez-vous de moyens commerciaux suffisants pour redonner de la notoriété à la marque en France ?
PG
: Il n’y a pas de raison que nous fassions en France une part de marché de 0,3%, soit des volumes équivalents à ce que la marque vend en Autriche ou en Suisse. Notre objectif est de revenir à une part de marché de 1% d’ici 2016. Après un cercle vicieux "manque de produits-réduction de la taille du réseau-baisse de la notoriété", nous devons repartir sur une dynamique vertueuse mais pour cela nous devons en effet convaincre la marque de surpondérer nos budgets de communication pour obtenir les résultats que mérite notre marché, le troisième en Europe. C’est un sujet qui sera finalisé après la clôture des comptes de la marque (fin mars).
Pour CX-5, produit de volume sur un segment en forme, nous avons communiqué en télévision, mais ce ne sera pas le cas pour Mazda 6 sur un segment trop limité. Nous communiquerons en revanche davantage sur Internet et en direct sur le terrain auprès des entreprises, clientèle qui doit représenter 30 à 40% de ses volumes de vente. Nous avons notamment ciblé une trentaine de concessionnaires capables de proposer un service valorisant et distinctif aux entreprises clientes de Mazda 6.

AA : Le constructeur Mazda réalise-t-il des volumes de vente suffisant pour rentabiliser les investissements colossaux nécessaires pour développer de nouvelles plateformes et de nouveaux moteurs performants ?
PG
: Notre stratégie de retour à la rentabilité passe par une réduction des coûts, en mutualisant la plateforme et les moteurs pour CX-5 et Mazda 6, des voitures positionnées pour se vendre sur tous les marchés mondiaux. Ce sont deux modèles qui doivent générer de la rentabilité et de la notoriété, avant de renouveler nos Mazda 2 et 3 et d’étoffer notre gamme, avec 6 ou 7 nouveaux modèles d’ici à 2016, comme, par exemple, un CX-3.
Nous mutualisons aussi nos coûts à travers des partenariats ponctuels comme le partage de la future plateforme de Mazda 2 avec une citadine Toyota, deux modèles qui seront fabriqués au Mexique, ou la production commune au Japon de la future MX-5 et du Spider Alfa Romeo, même si les moteurs seront différents. Nous produisons 1,3 million de véhicules, ce qui est encore suffisant pour vivre seul.
 

 

Autoactu.com le 21/3/2013

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 12:41
Patrick Gourvennec (Hyundai Motor France) "La France souffre d'une crise de renouvellement des véhicules"

Le directeur général du constructeur automobile coréen revient sur le succès de sa marque et les difficultés des groupes hexagonaux.

Le marché automobile français est en panne. En 2012, le nombre de véhicules neufs immatriculés a chuté de 8% sur un an. Et pendant ce temps-là... Hyundai et sa filiale Kia ont vu leurs ventes augmenter respectivement de 42,2%, et de 18,1%. L'an dernier, le constructeur sud-coréen détenait 1,5% de parts de marché contre 0,9% en 2011, avec l'ambition d'atteindre les 3% dans trois ans. Même tendance pour Kia qui représente désormais 1,7% du marché, contre 1,3% en 2011. Patrick Gourvennec, le directeur général de Hyundai Motor France, décrypte avec humilité les raisons de ce succès.

 

patrick gourvennec hyundai motor francePatrick Gourvennec, directeur général de Hyundai Motor France.© Hyundai Motor France

JDN. Comment expliquer l'engouement pour les voitures Hyundai dans l'Hexagone ?

Patrick Gourvennec. Le groupe Hyundai a adopté une véritable stratégie de régionalisation dans le but d'adapter le produit aux besoins des Européens. Un centre de recherche et développement a même été construit en Allemagne pour penser européen. Nous avons également des usines en Europe. Cette proximité entre le lieu de production et le client permet de créer des emplois et de ne pas être assujetti à des problématiques financières de change, comme le sont les Japonais. 72% des voitures que nous avons vendues en France en 2012 ont été produites en Turquie et en République Tchèque. Nous atteindrons bientôt les 83% : à partir de septembre 2013, l'i10 ne sera plus fabriquée en Inde mais en Europe. Hyundai est également le seul constructeur à proposer la garantie de 5 ans kilométrage illimité (l'ensemble du véhicule est sous protection totale pendant 5 ans, NDLR), ce qui est rassurant pour le consommateur. En clair, nous proposons des voitures suréquipées, au design adapté aux goûts des Européens et à des prix bien positionnés.

 

A contrario, comment expliquer la désaffection des Français pour les marques nationales ?

"Si Hyundai est compétitif, c'est parce que nos produits sont conçus pour l'Europe et que nous les fabriquons en Europe"

Je ne parlerai pas de désaffection mais plutôt de cycles. Je pense que PSA a plus ou moins réussi à maintenir ses parts de marché ces dernières années. Pour Renault, c'est différent : certains partis pris ont sûrement déplu à la clientèle française. Mais je ne suis pas au cœur de Renault et je n'ai aucun conseil à donner aux constructeurs français. Ce qui est certain, c'est qu'il y a depuis longtemps une crise du renouvellement en France. Pour changer de voiture, le client a besoin qu'on lui présente des nouveautés. Les primes à la casse ont dopé le marché mais elles n'ont pas résolu le problème de la demande : les consommateurs qui en ont bénéficié ne sont pas ceux qui changent le plus régulièrement de véhicule.

 

Les constructeurs français manquent-ils de compétitivité ?

Non. Quand vous créez un produit, vous prenez un risque. Parfois, cela fonctionne, mais parfois ce n'est pas le cas. Renault a su s'adapter à la mondialisation avec Nissan, Samsung et Dacia. Si Hyundai est compétitif, c'est parce que nos produits sont conçus pour l'Europe et que nous les fabriquons en Europe. Nous proposons de la qualité et des équipements à un bon prix avec un design qui plaît. L'alchimie fonctionne.

 

Les ventes se sont effondrées l'an dernier en Europe. Le Vieux Continent est-il toujours un marché attractif pour Hyundai ?

En volume, l'Europe n'est pas le marché le plus performant. En 2012, la marque représentait 5,7% du marché mondial contre seulement 3,5% du marché européen. Cela dit, c'est le marché le plus compétitif et le plus compliqué puisqu'il y a pléthore de pays, de taxes, de comportements d'achats et de constructeurs. Alors réussir en Europe, et a fortiori en France, c'est montrer qu'on est compétitif sur le produit. Cela permet d'être plus performant dans les autres pays. Réussir en Europe, c'est se donner des armes pour réussir ailleurs.

 

Pour finir, quelle est la position de Hyundai sur la voiture électrique. Faut-il, comme Renault, beaucoup miser dessus ?

"Le marché français n'est structuré ni pour l'hydrogène, ni pour l'électrique"

Ou sur autre chose ! Chez Hyundai, il n'y a pas de dogme, il n'y a que des technologies avancées. Au dernier salon de Paris, nous avons présenté la pile à combustible à hydrogène. Nous commercialiserons 1 000 voitures à hydrogène sur le marché européen dans les prochaines années. Nous avons aussi vendu pas mal de voitures électriques. En Europe, il existe un marché en Norvège mais ce n'est pas le cas en France. Le moteur thermique a encore beaucoup d'avenir devant lui et beaucoup à gagner en termes d'efficience et d'émission. Aujourd'hui, le marché français n'est ni structuré pour l'hydrogène, ni pour l'électrique. Aux Etats-Unis, on cartonne avec l'hybridation des véhicules. Aujourd'hui, il faut avant tout créer des infrastructures. Ce sera certainement l'un des éléments déclencheurs de l'envie de changer de voiture chez le consommateur.

 

Journal du Net - Economie du 21/3/2013

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