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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 22:37

Baisse des émissions de CO2, de la consommation de carburant et de la sinistralité : autant d’objectifs communs à toutes les entreprises. Un des leviers choisis pour concilier efficacité et convivialité : les challenges d’éco-conduite. Ponctuels ou de long terme, voici quelques exemples de challenges organisés par ces sociétés qui mettent leurs salariés au défi.

Si enseigner à ses collaborateurs des pratiques de bonne conduite est louable, les pérenniser dans le temps est indispensable. Là interviennent les challenges d’éco-conduite. « Complémentaires aux formations, ces défis amènent une animation dans la durée. Ils constituent aussi une façon pour les salariés de partager leurs résultats et leurs expériences autour d’un évènement qui sort du cadre habituel du travail », explique Pascale Mespoulède-Cozon, présidente de Mobigreen, filiale du groupe La Poste, spécialisée dans le conseil et la formation à l’éco-conduite.

Un événement international chez TNT

Chez TNT Express, 60 % des collaborateurs ont déjà bénéficié d’une telle formation. Et les challenges « Drive Me », organisés annuellement, offrent l’occasion idéale de faire bachoter les collaborateurs. Douze ambassadeurs sont ainsi présélectionnés parmi les 500 conducteurs des 400 véhicules du transporteur, au moyen d’un « quizz ». Ce dernier balaie large : « politique de l’entreprise en matière de responsabilité, code de la route, principes de l’éco-conduite acquis durant des modules d’e-learning et sur piste, tout est passé en revue », détaille Raphaëlle Sebban, responsable développement durable pour TNT Express France.

Au programme de l’étape nationale pour la douzaine de compétiteurs triés sur le volet : un parcours retraçant une véritable tournée de 20 minutes. Avec une mission : livrer des colis en express, en consommant le moins de carburant possible, tout en limitant le risque routier. Les chauffeurs sont évalués à 50 % sur leur consommation de carburant, à 25 % sur le respect des règles de sécurité routière et autant sur la qualité de la relation client. La finale internationale départage les vingt équipes finalistes de tous les pays et tous les continents.

Cette année, l’équipe tricolore, représentée par Bernard Mach, chauffeur poids lourd à Valence, et Alfred Chantre, directeur régional des opérations Île-de-France, a décroché la victoire devant la Grèce et l’Italie. Les deux compétiteurs ont pu monter sur la première marche du podium en arrivant deux minutes avant la dernière équipe, avec un écart de consommation de 3,5 l sur le parcours, soit une économie de 32 %.

Si certaines sociétés optent pour des actions ponctuelles, d’autres organisent leur défi sur la durée. Depuis 2011, Toshiba France a formé 70 de ses collaborateurs à l’éco-conduite. En juillet dernier, la branche française du fabricant de matériel électronique et informatique a aussi lancé son propre challenge. Sur six mois, il implique les techniciens, soit environ 300 collaborateurs.

Toshiba suit ses collaborateurs sur la durée

Chaque mois, les salariés sont évalués sur des critères de consommation mais aussi de comportement : « Nous attribuons des points selon la consommation instantanée, les accélérations et les temps d’arrêt avec moteur tournant », énumère Florence Riout, directrice projet et développement durable de l’entreprise japonaise. Autant de données récoltées par le boîtier d’éco-conduite, permettant, à l’issue de six mois de challenge, de désigner les trois meilleurs compétiteurs, récompensés par des lots Toshiba.

Mais au-delà des récompenses financières, le challenge a aussi un impact social. En quatre ans, 65 % des chauffeurs de TNT Express France ont participé à ces défis internes qui offrent une dimension fédératrice selon Raphaëlle Sebban. « Ce sont des occasions idéales de valoriser l’employé au sein de la société », souligne Geneviève Valette, directrice des activités prévention mobilité pour Code Rousseau, spécialiste de la sécurité routière.

D’après les chiffres de Mobigreen, l’organisation d’un challenge sur une journée coûte entre 5 000 et 10 000 euros selon le type de prestations, sans compter les frais des boîtiers pour récolter les données. Une somme qui peut être amortie sur la durée, une conduite apaisée générant aussi des économies de carburant, dans la sphère privée et professionnelle.

Un bénéfice économique et environnemental

Des gains d’autant plus importants face à la hausse inexorable des tarifs du carburant qui pèse de 20 à 30 % du TCO. « La formation et le challenge génèrent ensemble une diminution minimale de la consommation de l’ordre de 7 à 8 % », avance Geneviève Valette. Des chiffres validés par des faits : « Avec le challenge, nous avons constaté dès septembre un recul d’environ 10 % de la consommation de carburant et dans une même proportion de la facture », affirme Florence Riout, pour Toshiba. Et s’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur le kilométrage annuel, Florence Riout note déjà une baisse du temps de parcours des techniciens de l’ordre de 10 %.

Sans oublier les émissions de CO2, pour des sociétés très préoccupées par leur image de marque et engagées dans des programmes de développement durable. La branche française de Toshiba aspire à une réduction annuelle de 5 % de ses émissions, engendrées par le déplacement de ses 300 techniciens qui parcourt chacun environ 25 000 km par an.

De son côté, TNT Express France a enregistré une réduction de son empreinte carbone de 5 % entre 2010 et 2011 sur ses activités, alors que ces mêmes activités en France ont généré 135 000 tonnes de CO2 en 2011, sous-traitance comprise.

Enfin, ces défis ciblent aussi la sinistralité. Organisé sur un site de formation Centaure, le challenge de TNT est couplé à des ateliers sur la prévention des risques routiers. Formation et challenges d’éco-conduite, programme de prévention des risques routiers : ces trois actions combinées auraient divisé par trois le risque pour un collaborateur TNT d’avoir un accident corporel au cours de sa carrière. « Après le challenge, la sinistralité recule fortement. Nous avons constaté qu’en moyenne 5 % des participants pouvaient avoir un sinistre dans l’année qui suit le challenge », détaille Raphaëlle Sebban.

La sinistralité est aussi en ligne de mire

Autre argument de poids : « Les calculs des assureurs font ressortir un recul de la sinistralité d’environ 10 % par an pour les collaborateurs ayant suivi des formations et des challenges d’éco-conduite », pointe Pascale Mespoulède-Cozon, de Mobigreen. « Des prestataires proposent de limiter la prime d’assurance ou la franchise en cas d’accident si le conducteur a participé à ces actions », complète Geneviève Valette. Des résultats concrets qui ne peuvent pas laisser indifférents.

Flotauto 24/5/2013

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